6 days ago
Ubisoft nomme Charlie Guillemot et Christophe Derennes comme co-dirigeants de sa future filiale
Le géant du jeu vidéo conserve son ADN familial avec la nomination du fils et du cousin du PDG Yves Guillemot à la tête de cette entité, qui gérera les licences Assassin's Creed ou Far Cry.
Ubisoft reste plus que jamais une histoire de famille. Ce mercredi, le géant français du jeu vidéo a annoncé la nomination de Charlie Guillemot, fils du PDG Yves Guillemot et neveu des quatre autres cofondateurs de l'entreprise, à la tête de la future entité qui gérera le développement des plus puissantes licences du groupe (Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six) et est valorisée 4 milliards d'euros.
Il ne sera pas seul à piloter cette «nouvelle filiale» qui n'a pas encore de nom, mais est surnommée Ubisoft Nova par les élus du personnel. Christophe Derennes, directeur des studios de production nord-américain d'Ubisoft, est également nommé co-CEO. Il s'agit d'un fidèle parmi les fidèles : ce cousin des frères Guillemot, fondateurs de l'entreprise, a rejoint le groupe breton en 1990, avant de cofonder le studio Ubisoft Montréal, puis de superviser la production des plus grands blockbusters du groupe.
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«Christophe Derennes et Charlie Guillemot bénéficient de parcours aux expertises complémentaires. Ils apportent une solide expertise de l'industrie, une connaissance approfondie de l'écosystème d'Ubisoft, ainsi qu'une culture d'innovation commune», écrit le groupe dans un communiqué.
Un parcours dans le jeu web3
À peine diplômé d'un master en informatique à l'University College de Londres, Charlie Guillemot a fait ses armes dans le groupe familial en prenant en 2014 la co-direction d'un petit studio de production, Owlient, dont la trentaine de salariés étaient spécialistes des jeux dits free-to-play. Il démissionne en 2021, près d'un an après une polémique qui a entaché le studio : la bande-annonce du jeu Tom Clancy's Elite Squad mettait en scène un groupe terroriste dont le logo faisait penser à celui du mouvement Black Lives Matter. Charlie Guillemot a alors rebondi dans l'univers du jeu vidéo dit web3 - reposant sur la blockchain et des cryptoactifs - en cofondant le studio Unagi. Ce dernier a sorti Ultimate Champions, un jeu de fantasy football, avant de lancer une collection de NFT nommée Persona.
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Charlie Guillemot a fait son grand retour chez Ubisoft en mai dernier, en rejoignant un «comité de transformation» qui doit piloter l'évolution du groupe sous 100 jours. «Suite à la récente annonce de la création d'une nouvelle filiale, Ubisoft compte transformer toute son organisation . Charlie Guillemot est revenu chez Ubisoft pour intégrer le comité de transformation qui recommandera un nouveau modèle opérationnel au comité exécutif pour assurer le succès à long terme d'Ubisoft », expliquait alors un communiqué.
Un accord stratégique avec Tencent
Fin mars, Ubisoft avait annoncé avoir noué un accord stratégique avec le géant chinois Tencent. Il va se traduire par la création d'ici la fin d'année de cette fameuse «nouvelle entité», chargée d'exploiter les joyaux du groupe et de leur faire générer au moins 1 milliard d'euros par an. L'un de ses principaux objectifs sera de réaliser encore plus de contenus pour les jeux en ligne, et de s'attaquer à des marchés peu exploités comme le mobile ou la Chine. Tencent en détiendra 25 % en échange de 1,16 milliard d'euros. Cet apport de capital va désendetter Ubisoft.
Cette future entité est une filiale et non un spin-off ou un joint-venture. « Il n'y a qu'un seul groupe, c'est Ubisoft », clame-t-on. Et c'est Ubisoft qui conservera la pleine propriété des trois licences reines. La filiale devra reverser chaque année des royalties à la maison mère. « À l'avenir, la filiale sera financièrement autonome (…) Ubisoft lui fournira des services partagés, ainsi que des ressources de codéveloppement » via l'ensemble des studios d'Ubisoft.
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En parallèle, le groupe français a annoncé en mai un nouveau plan d'économies, de 100 millions d'euros sur les deux prochaines années. Il a déjà réalisé plus de 200 millions d'euros d'économies depuis 2023, qui se sont traduites par des départs non remplacés et des fermetures de studios aux États-Unis ou au Japon.